L’ADMINISTRATION AU XVIIe SIECLE
30 ans d’administration civile :
Durant le premier tiers du XVIIe siècle, l’administration de l’hôtel-Dieu fut sans remous. L’ordonnance de Charles IX semble avoir été appliquée en dépit des lettres patentes d’Henri IV de 1593. En effet on trouve des commissaires du revenu temporel nommés ou approuvés par les habitants.
Le 25 avril 1606, Nicolas Fontaine fut « commissaire du revenu temporel [1]. Celui-ci portera le titre « de receveur de l’hôtel-Dieu » en 1612 [2].
Le 4 octobre 1609, Simon Nuet fait un avoir des terres comme « commissaire et administrateur » .
En 1612, Nicolas Violler fut « commissaire » [3].
Dès 1613 à 1615, ce fut Vincent Couillard.
Durant cette période, une religieuse, Marie Hebert s’est occupée de l’intendance depuis l’année 1608 jusqu’à son décès à Brie en 1625 [4]. Elle fut appointée 10 livres par an. Le présence d’une religieuse assitant les malades et s’occupant de l’organisation matérielle de la maison ne doit pas apparaître comme une ingérence du spirituel dans le temporel, mais comme une démarche charitable incluse dans la vocation religieuse de l’époque : le soulagement de la misère.
Les quatre messes de fondation qui faisaient partie du spirituel étaient à la charge d’un chapelain nommé par l’évêque. Vers 1609, on trouve la trace de Louis Nuet ou Huet [5]. Il recevait 100 livres par an.
A partir de 1633, et par une erreur d’appréciation des habitants, la situation allait se compliquer et donner lieu à une suite de procès pendant 50 ans.
Paul Thuillier
En 1633, Le chapelain en titre était Paul Thuillier. Sans doute parce qu’il était originaire de Brie, les habitants le nommèrent administrateur du revenu temporel [6]. Paul Thuillier réunissait ainsi en une même main le spirituel et le temporel. Mais celui-ci, s’il s’acquitait de sa tâche de chapelain pour confesser les malades, dire les messes et acquitter les fondations, n’était pas porté à tenir les livres de comptes.. Or le « commissaire » administrateur du temporel, normalement nommé par les habitants de 3 ans en 3 ans devait rendre compte tous les ans de son administration. Paul Thuillier faisait la sourde oreille. Un mémoire [7] nous relate : « …Thuillier jouira personnellemnt du bénéfice sans jamais en rendre compte… ce qui causa un long procès entre les habitants et Thuillier, mais comme les affaires sont ordinairement fort négligées, ce procès ne fut point jugé et le dit Thuillier demeura en possession jusqu’à sa mort ».
On trouve encore, en 1654, Paul Thuillier, prêtre, curé de Saint Germain les Couilly, portant le titre d’administrateur de l’hôtel-Dieu [8].
[1] Arch dép. 77 actes de baillage
[2] Arch. dép. 77 : Mémoires divers 8HDt
[3] Arch. dép. 77 : Mémoires divers 8HDt
[4] Arch. BCR Registre d’état civil 1625.
[5] Notes de Camille Bernardin p.773
[6] Arch. Seine et Oise : A750
[7] Arch. dép. 77 : Mémoires divers 8HDt
[8] Arch. Seine et Oise : A750